Le cas "Youssoupha/Zemour" : exemple parmi tant d'autres

Afin de donner un exemple complet et illustratif de la mésentente entre les médias populaire et les rappeurs, je vais reprendre le procès que Youssoupha a eu en 2011 suite à une poursuite en justice lancé par Eric Zemmour, ancien chroniqueur de France 2.

Tout à commencé par une chanson du deuxième album de Youssoupha intitulé "A force de le dire"


Dans ce morceau, se trouvait la phrase suivante "A force de juger nos gueules, les gens le savent qu'à la télé, souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards . Chaque fois qu'ça pète on dit qu'c'est nous. J'met un billet sur la tête de celui qui ferra taire ce con d'Éric Zemmour."

Suite à ce passage, Éric Zemmour a poursuivit Youssoupha pour menace de mort.

Le lendemain, Le Figaro publiait un article sur ce cas mettant encore une fois en avant la fausse corrélation entre rap et poursuite judiciaire.

Youssoupha, quant à lui, a pu écrire une lettre qui sera publié un peu plus tard dans "Libération" et dans lequel il expliquera son texte, son message et la bêtise de tout ce tapage médiatique.

Par la suite, Youssoupha a gagné son procès mais, l'image médiatique de lui (et donc des rappeur) a encore renforcé l'étiquette de musique marginale auprès des personnes qui ne se sont pas intéressé à l'affaire.

A noter que Youssoupha a, par la suite, écrit un morceau dans son dernier album où il explique toute cette affaire de son point de vue


Toujours concertant ce sujet, Youssoupha a donné une interview où il exprime son avis sur l'image des rappeur dans les médias :

« D'une manière générale, les médias ne s'intéressent qu'aux têtes qui ressortent. C'est le cas de Sexion d'Assaut, Booba, Soprano, ou même moi. J'ai envie de dire que c'est Normal dans une certaine mesure. Mais ce n'est pas toujours représentatif de l'ensemble de la culture rap. Les médias ont un rôle important puisque ce sont eux qui vont relayer une certaine image du rap au grand public. Ils ont un devoir de cohérence par rapport au grand public. Et c'est là que l'ambiguïté se fait. Malheureusement, ce mécanisme-là n'a pas réussi au rap. Le rap dans les médias, ce sont beaucoup de papiers concernant des affaires un peu sulfureuses j'ai envie de dire. Par exemple, Sexion d'Assaut a eu beaucoup de presse avec son histoire concernant les homos. Booba, on en a beaucoup parlé pour la bouteille d'alcool lancée dans le public. J'ai eu de mon côté beaucoup de papiers sur mon affaire avec Zemmour.
La polémique avec Zemmour, dès le début, elle a mal tourné pour moi. Le grand public ne me connaissait pas ou peu. Pas autant que Zemmour en tout cas. Au début, il y a eu une espèce de mécanique du journaliste contre le rappeur-gangster-tueur. On présentait ça comme "Le rappeur Youssoupha a écrit une chanson dans laquelle il menace de mort le chroniqueur. La situation s'est retournée en ma faveur. J'ai eu la chance de faire une tribune dans "Le Monde". Je remercie d'ailleurs le journal de m'avoir offert cette opportunité. D'autant que les lecteurs du "Monde" connaissent bien mieux Zemmour que moi. Ils ont pu avoir mon point de vue, constater que je pouvais m'exprimer avec détachement et ironie. Ils ont pu comprendre que, même si j'ai du mépris pour Éric Zemmour, je n'ai pas voulu le tuer ni l'assassiner. A partir de ce moment-là, c'est vrai qu'on a commencé à me comprendre et à s'intéresser à moi. Si je n'avais pas eu ces outils de communication, on aurait pu rester dans les clichés du rappeur menaçant »
                                                                                    Interview du 30/01/2012 tiré du site Booska-P : lien ici

Dans cet article, Youssoupha reprend un peu prêt mes idées, que les médias ont tendance a mettre sous les projecteurs tous les faits divers à tendance négative que les rappeurs peuvent avoir alors que cet échantillon n'est qu’un grain de sable dans le désert. Il tiens quand à relativiser les choses en expliquant que "Le Monde" lui a offert une tribune pour s'exprimer et expliquer la bêtise de l'affaire.
 

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